Trail

Festival des Hospitaliers

du 28 au 29 octobre 2023 - Nant (12)

Cet évènement est terminé depuis le 29 oct. 2023
La dernière édition a eu lieu du 26 au 27 octobre 2024

Le Festival des Hospitaliers vous proposent 3 courses trails entre Aveyron et Gard, autour du village de Nant, dans la vallée de la Dourbie, au pied du causse du Larzac.

Terminé depuis 1 an
Organisateur : Festival des Hospitaliers (07 70 61 76 61) Contacter

Steve W. Pierre R. Stéphane R. Renaud A. Habiba G. Olivier C. Pradel L. Cathy C. Brice G. Ghis A. Line R. Stephane G. Roland R. 61 membres ont participé
Type d'épreuve Ultra Trail Distance 75 km Dénivelé 3 490 mD+ Terminé Dim. 29 oct. - 5h 3
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Trail des Hospitaliers

Départ en musique du village de Nant (alt. : 500 mètres) à 5 heures, et à peine après 1 500 mètres de goudron, vous voilà dans le vif du sujet avec la première « bosse » du parcours, juste une mise en jambe dans cette journée qui s’annonce « montagneuse »Une fois cet accident de terrain franchi, vous prendrez le sentier qui serpente le long du ruisseau de Brevinque, pour atteindre les Frayssinets hauts.

Départ : Nant, 5h00 Arrivée : Nant
Type d'épreuve Trail court Distance 29 km Dénivelé 1 400 mD+ Terminé Sam. 28 oct. - 14h
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Trail Larzac-Dourbie

Après le départ du centre du village de Nant, vous partirez en direction de la source du DURZON et emprunterez une portion de goudron sur la RD 178, qui longe ce cours d’eau. Vous serez vite au cœur de l’action avec la première montée qui porte le nom de Vallongue. Ce chemin vous emmènera sur le plateau du Causse du Larzac au niveau du village des Liquisses Basses.

Départ : Nant, 14h00 Arrivée : Nant
Détails du parcours
Type d'épreuve Trail court Distance 14 km Dénivelé 560 mD+ Terminé Sam. 28 oct. - 14h30
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La Nantaise
Trail court sur un parcours de 14 km avec 560 mètres de dénivelé positif au départ de Nant (Aveyron) le samedi 28 octobre 2023

3 récits de course et commentaires

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christophe s.
Finisher Trail des Hospitaliers - 75 km

Dimanche 5 novembre 2023
J’ai fêté mes 70ans au printemps dernier après deux grosses années sans entrainement. Mis à part quelques randonnées avec mon épouse toute mon énergie était happée par mon activité d’artisan chauffagiste.
Enfin, j’ai remis en cause ce métier de fou et fermé l’entreprise pour prendre la retraite !
Une nouvelle maison, un projet de restauration de bâti ancien et un gros chantier en perspective en alternance avec de belles sorties d’entrainement. Une nouvelle vie commence, je me sens comme un jeune homme !
Reprise assez douce en mars et, en juin ça repart très fort pour une semaine magnifique dans le Queyras. C’est la grande forme ! En août alors que je progresse très bien, je me blesse sur le chantier en tombant avec une brouette – petite douleur entre les côtes, deux jours plus tard rien ne va – Tout s’arrête pour 6 semaines – Impossible de courir même le vélo me fait mal au dos …
Je crains de devoir renoncer à la course de l’année. Deux séances de soin chez mon chiropracteur remettent tout ça en place- Le 17 septembre j’ai 6 semaines devant moi pour me préparer. En sachant que la dernière semaine je me repose, c’est court mais possible ! Mon épouse qui fait des études sur la nutrition est aux petits soins pour moi –, Je fais une cure d’eau de Quinton hypertonique, Les repas qui sont protéinés et bourrés d’anti-oxydants sont une fête de tous les jours.
L’équipement de course n’est bien sûr pas oublié. Tout est passé en revue, je m’équipe de nouveaux bâtons- Aonigie en aluminium (trois fois moins cher que les Leki et plus légers mais les dragonnes sont tout de même moins pratiques que les gantelets leki)
Chaussures minimalistes et zéro drop bien sûr - chaussettes simples et sans coutures sous le pied- petites guêtres légères – Corsaire avec poches ventrale et dorsale – maillot juste au corps à manches longues – Maillot plus chaud manches longues – surveste sans manches – coupe-vent imperméable ultra léger – tour de cou – bonnet – lampe frontale – moufles ultra légères (c’est une découverte) avec les quelles je peux consulter et manipuler ma montre sans les quitter – le sac est également testé depuis longtemps- seul le système d’accroche des bâtons (j’utilise le carquois évadict que j’ai pourtant amélioré n’est pas parfait et coince souvent.
Nous louons un gite confortable dans le village fortifié de Cantobre – Tout est fin prêt- samedi soir, repas de pâtes semi-complètes à la sauce bolognaise, fromage blanc de chèvre à la crème de marron maison – Je me couche, il est 21h, la météo est parfaite, J’ai une assistance digne de grands champions – J’ai eu droit à un petit massage de détente, je me lève à trois heures mais à minuit je ne dors pas encore.
Le réveil sonne deux fois avant que je ne réagisse. Une douche chaude, deux œufs à la coque, flocons d’avoine, lait végétal, corn-flakes et zou ! Enfin équipé, je me place tout prêt du portique de départ– Hommage aux bénévoles – petit mots du maire et feu d’artifice – je paramètre ma montre en vitesse (j’avais oublié ce détail) et c’est le top départ- Il est 5h03-
Deux km de route- je me cale sur une vitesse de croisière de 5mn30/km (c’est ma vitesse sur le plat) – Je me fait doubler tout du long et sur les premiers chemins de terre, je suis au milieu du peloton- la voie est large, ça monte régulièrement et je peux régler ma vitesse sans trop de contrainte. J’ai simulé cette première partie de course à l’entrainement avec une boucle de 22km et un dénivelé identique et j’ai réussi à la faire en 2h35. La montée est longue de 12km depuis le départ et je n’arrive pas à allonger autant que je l’espérais. Au km 16 il fait grand jour et au ravitaillement liquide de Sauclières, je ne m’arrête pas, je file retrouver l’ancienne voie ferrée et les passages boueux. Le temps passe très vite, je suis en terrain connu, je cours dès que possible mais c’est à 2h45 de course que je traverse St Jean du Bruel- Je n’ai que 5mn d’avance sur mon temps de 2018.
C’est une grande bavante de 14km qui commence. J’ai vidé une demi-flasque de thé vert allongé d’eau, je fais le plein au km 25, au ravitaillement liquide de la croix des prisonniers et là, je commets la première erreur en ne m’alimentant pas tout de suite avec une crème dessert à la vanille. La montée est longue, il souffle un vent cévenol sévère, et il est difficile de caller une bonne vitesse ascensionnelle tant le dénivelé du chemin ne cesse de varier. Nous montons dur, on redescend souvent et à chaque fois la longue file des coureurs s’allonge devant nous... C’est à 5h30 de course que j’envoie ma position à mes chers assistants : St Guiral il est 10h35. Nous passons à coté du célèbre sommet de granite qui surgit de la lande comme un brusque volcan pointu.
Comme d’habitude à cet endroit, je suis cuit. Premier coup de moins bien, je me pose 2mn et j’entame la descente prudemment. Large piste forestière en terre ou en béton, terrain herbeux et doux, chemin millénaire bien dallé en granits arrondis sous une tonnelle de hêtres tortueux- vibrations du temps passé, silence des coureurs- on débouche sur des alpages, serpente quelque peu. Une ancienne bergerie- une croix - une côte verticale de 50m et un chemin entre les terrasses de châtaigniers nous amène à Rouvière puis dans la vallée de la Dourbie. La plus belle rivière de France nous attend, de jour comme de nuit, elle nous apaise, nous régénère. Passerelle de bois, jardins abandonnés et nous montons tout droit au village, au ravito. Je suis attendu. Km 44 Stop. Soupe chaude aux légumes ou au riz ; je change de maillot et de chaussures et je repars, mais pas assez vite, j’ai passé plus de 10mn au ravitaillement, j’ai dû trainer et papoter avec mon voisin. Objectif Trèves -
J’ai 20mn de retard sur mes prévisions mais tout va bien- 6km de plat, je n’ai jamais aimé ça, mais cette année j’ai travaillé et appris à courir. Je croyais être prêt à avaler ces portions sans difficultés mais mes vieux démons sont à l’affût et je ne me souviens plus de mes récents apprentissages avec mon cher olivier professeur de Ba-Gua et autres techniques de déplacements en art martiaux. Quand je l’ai retrouvé chez lui pour des cours particuliers afin qu’il m’enseigne la gestion de mes efforts, il m’a dit en ces mots : « courir c’est s’asseoir » J’ai déjà passé plus de 10 heures avec lui mais il me semble que je n’ai pas encore acquis les bases de son enseignement car ici, sur le chemin plat après Dourbie, mes jambes ne savent pas se déployer avec la dynamique nécessaire au moindre effort. Eh oui courir ça s’apprend même à 70 ans !
Enfin une côte bien raide et cette fois nous abordons le côté ludique et technique de la course. Nous sommes en forêt et progressons sur un tracé sinueux sur le versant sauvage des hautes rives du Trévezel, en montée et en descente, rarement à plat. Les marches sont hautes et glissantes et de l’eau suinte entre grottes et rochers.
J’aimerais me trouver là, seul ou accompagné par un ami aussi fou que moi, la nuit du nouvel an. J’ai beaucoup lu sur la Barkley, à cet endroit les frissons ne sont pas loin. Je pense aussi à Tolkien et au seigneur des anneaux.
Juste avant la descente qui tarde vraiment à venir je reconnais le passage abrupte équipé de cordes fixes- Ouf Trèves n’est plus loin- on longe la rivière Trévezel – passage humide escarpé et tortueux en montée et en descente- enfin la route et le village- Je n’ai plus de jambes et un syndrome de l’essuie-glace au genoux droit- Je paye le manque de foncier (de km et d’heures d’entrainement) mon corps si docile d’habitude me le fait savoir – Ravitaillement – une soupe chaude au riz- une friandise aux amandes – de nouvelles flasques d’eau de quinton- un peu de vitamine C- et c’est parti pour la portion ‘’Trèves Cantobre ‘’– Le terrain est plus sec plus aride et dégagé et si les sentiers sont plats sur la carte 50% du dénivelé se découvre en plus sur le terrain, entre deux courbes de niveaux de 10m chacune. C’est là la surprise de la course des Hospitaliers… c’est dur, c’est long et je me traine. Petit encouragement, je double encore un groupe. Ils sont jeunes à peine plus de trente ans – pas même l’âge de mes enfants, je suis rassuré.
Je connais le paysage, je passe ici pour la cinqième fois mais je me laisse encore surprendre, un vallon en cache un autre.
J’attends avec impatience la montée définitive sur le plateau au-dessus de Cantobre, mais à chaque détour de chemin, mon espoir se perd dans les méandres de la garrigue épineuse au-dessus de cette vallée resserrée ; ça y est je vois enfin St Sulpice en face, nous allons grimper. J’aime, mais mon moteur cale. Je dois faire une pause – le groupe me double mais je les rattraperai – C’est le cas sur le plateau, il fait clair – 11h10 de course, nous allons redescendre sur Cantobre. Il faudrait courir, me laisser glisser sur la musique de mes pas et de ma respiration inspirée de la marche consciente de Daniel Zanin, un adepte de la marche Afghane- Mes pratiques qui fonctionnent si bien et me portent vers la sérénité sur des routes bien plus longues sont oubliées – peut-être ne suis-je pas encore dans le dur ? A l’heure où j’écris ces lignes je me dis qu’il me reste du chemin à faire. Je vais en parler à mon professeur Olivier… Le vallon de Cantobre est sous mes pieds, au détour d’un rocher Mon fils Quentin m’attend. On descend, on cavale entre les anciens jardins, on traverse la rivière et c’est l’escalade sur le village. Arrivée merveilleuse, souvenir émouvant de 2017 ou je débouchais en pleine forme sur la petite croupe rocheuse juste avant le dernier ravito et les crêpes préparées pour nous, rien que pour nous. Bise à la petite famille, à mes petites filles si enthousiastes à l’idée de voir surgir des profondeurs leur papa et grand-père. Je passe un peu de temps avec eux, avec elles, qu’importe le temps passé. Je vais finir à la frontale, le chemin est vertical (il faut mettre les mains dans les côtes mais la journée va se terminer par la fête et la satisfaction de boucler encore une fois ma course tant chérie – J’ai moins mal, je monte correctement, la descente sur Nant n'est pas facile mais j’assure à peu près et reprends un vrai plaisir sur les dernières portions de plat et de montées de la toute fin du parcours.
J’ai toujours aimé les surprises et c’est vrai que j’ai un certain goût pour la compétition et les honneurs. Quand je me suis inscrit sur la course je rêvais secrètement d’améliorer mon temps de 2018 et de venir ainsi à coup sûr faire un podium en explosant le temps normal de ma catégorie. Mais une chute bégnine a contrarié mes plans, et, avant le départ je savais bien, au fond de moi que le manque de sommeil et d’entrainement me pénaliseraient. Et puis, sachant qu’aux Hospitaliers les podiums sont organisés pour 18h, je m’étais fait une raison – J’arrive donc sur la place de Nant à 19h10- Il y a encore un peu de monde dans le public et j’entends : Bravo au grand-père de Nina (qui est ma petite fille) – je franchis le portique d’arrivée et là on m’invite, me questionne sur ma course que je ne trouve pas glorieuse loin de là mais : je suis le premier de ma catégorie (pas dur j’étais tout seul) et cerise sur le gâteau, je suis le doyen de la course. Je reçois le trophée du challenge Bernard Filleul et la visite du fils du président (car il est décédé récemment) mon nom sera donc gravé dans l’histoire de la course et sur la pièce de bois. Je reçois ces honneurs avec un réel bonheur et une émotion dont je me souviendrais longtemps. Dans le monde du trail les gens parlent souvent de ce qu’ils ont vécu à la diagonale des fous sur l’ile de la réunion – Je n’ai aucun doute sur leur ressenti mais il me semble que le Festival des Hospitaliers qui n'a pas le prestige et de célèbres champions n’a pas grand-chose à leur envier. De ma place de coureur cette fête ouvre le cœur des gens du pays, c’est un évènement qui crée du lien et nous fait un bien fou. Merci à vous tous, gens de l’Aveyron et cévenols de m’avoir accueilli sur vos terres- Je reviendrai avec plaisir l’année prochaine.

Dimanche 5 novembre 2023
J’ai fêté mes 70ans au printemps dernier après deux grosses années sans entrainement. Mis à part quelques randonnées avec mon épouse toute mon énergie était happée par mon activité d’artisan chauffagiste.
Enfin, j’ai remis en cause ce métier de fou et fermé l’entreprise pour prendre la retraite !
Une nouvelle maison, un projet de restauration de bâti ancien et un gros chantier en perspective en alternance avec de belles sorties d’entrainement. Une nouvelle vie commence, je me sens comme un jeune homme !
Reprise assez douce en mars et, en juin ça repart très fort pour une semaine magnifique dans le Queyras. C’est la grande forme ! En août alors que je progresse très bien, je me blesse sur le chantier en tombant avec une brouette – petite douleur entre les côtes, deux jours plus tard rien ne va – Tout s’arrête pour 6 semaines – Impossible de courir même le vélo me fait mal au dos …
Je crains de devoir renoncer à la course de l’année. Deux séances de soin chez mon chiropracteur remettent tout ça en place- Le 17 septembre j’ai 6 semaines devant moi pour me préparer. En sachant que la dernière semaine je me repose, c’est court mais possible ! Mon épouse qui fait des études sur la nutrition est aux petits soins pour moi –, Je fais une cure d’eau de Quinton hypertonique, Les repas qui sont protéinés et bourrés d’anti-oxydants sont une fête de tous les jours.
L’équipement de course n’est bien sûr pas oublié. Tout est passé en revue, je m’équipe de nouveaux bâtons- Aonigie en aluminium (trois fois moins cher que les Leki et plus légers mais les dragonnes sont tout de même moins pratiques que les gantelets leki)
Chaussures minimalistes et zéro drop bien sûr - chaussettes simples et sans coutures sous le pied- petites guêtres légères – Corsaire avec poches ventrale et dorsale – maillot juste au corps à manches longues – Maillot plus chaud manches longues – surveste sans manches – coupe-vent imperméable ultra léger – tour de cou – bonnet – lampe frontale – moufles ultra légères (c’est une découverte) avec les quelles je peux consulter et manipuler ma montre sans les quitter – le sac est également testé depuis longtemps- seul le système d’accroche des bâtons (j’utilise le carquois évadict que j’ai pourtant amélioré n’est pas parfait et coince souvent.
Nous louons un gite confortable dans le village fortifié de Cantobre – Tout est fin prêt- samedi soir, repas de pâtes semi-complètes à la sauce bolognaise, fromage blanc de chèvre à la crème de marron maison – Je me couche, il est 21h, la météo est parfaite, J’ai une assistance digne de grands champions – J’ai eu droit à un petit massage de détente, je me lève à trois heures mais à minuit je ne dors pas encore.
Le réveil sonne deux fois avant que je ne réagisse. Une douche chaude, deux œufs à la coque, flocons d’avoine, lait végétal, corn-flakes et zou ! Enfin équipé, je me place tout prêt du portique de départ– Hommage aux bénévoles – petit mots du maire et feu d’artifice – je paramètre ma montre en vitesse (j’avais oublié ce détail) et c’est le top départ- Il est 5h03-
Deux km de route- je me cale sur une vitesse de croisière de 5mn30/km (c’est ma vitesse sur le plat) – Je me fait doubler tout du long et sur les premiers chemins de terre, je suis au milieu du peloton- la voie est large, ça monte régulièrement et je peux régler ma vitesse sans trop de contrainte. J’ai simulé cette première partie de course à l’entrainement avec une boucle de 22km et un dénivelé identique et j’ai réussi à la faire en 2h35. La montée est longue de 12km depuis le départ et je n’arrive pas à allonger autant que je l’espérais. Au km 16 il fait grand jour et au ravitaillement liquide de Sauclières, je ne m’arrête pas, je file retrouver l’ancienne voie ferrée et les passages boueux. Le temps passe très vite, je suis en terrain connu, je cours dès que possible mais c’est à 2h45 de course que je traverse St Jean du Bruel- Je n’ai que 5mn d’avance sur mon temps de 2018.
C’est une grande bavante de 14km qui commence. J’ai vidé une demi-flasque de thé vert allongé d’eau, je fais le plein au km 25, au ravitaillement liquide de la croix des prisonniers et là, je commets la première erreur en ne m’alimentant pas tout de suite avec une crème dessert à la vanille. La montée est longue, il souffle un vent cévenol sévère, et il est difficile de caller une bonne vitesse ascensionnelle tant le dénivelé du chemin ne cesse de varier. Nous montons dur, on redescend souvent et à chaque fois la longue file des coureurs s’allonge devant nous... C’est à 5h30 de course que j’envoie ma position à mes chers assistants : St Guiral il est 10h35. Nous passons à coté du célèbre sommet de granite qui surgit de la lande comme un brusque volcan pointu.
Comme d’habitude à cet endroit, je suis cuit. Premier coup de moins bien, je me pose 2mn et j’entame la descente prudemment. Large piste forestière en terre ou en béton, terrain herbeux et doux, chemin millénaire bien dallé en granits arrondis sous une tonnelle de hêtres tortueux- vibrations du temps passé, silence des coureurs- on débouche sur des alpages, serpente quelque peu. Une ancienne bergerie- une croix - une côte verticale de 50m et un chemin entre les terrasses de châtaigniers nous amène à Rouvière puis dans la vallée de la Dourbie. La plus belle rivière de France nous attend, de jour comme de nuit, elle nous apaise, nous régénère. Passerelle de bois, jardins abandonnés et nous montons tout droit au village, au ravito. Je suis attendu. Km 44 Stop. Soupe chaude aux légumes ou au riz ; je change de maillot et de chaussures et je repars, mais pas assez vite, j’ai passé plus de 10mn au ravitaillement, j’ai dû trainer et papoter avec mon voisin. Objectif Trèves -
J’ai 20mn de retard sur mes prévisions mais tout va bien- 6km de plat, je n’ai jamais aimé ça, mais cette année j’ai travaillé et appris à courir. Je croyais être prêt à avaler ces portions sans difficultés mais mes vieux démons sont à l’affût et je ne me souviens plus de mes récents apprentissages avec mon cher olivier professeur de Ba-Gua et autres techniques de déplacements en art martiaux. Quand je l’ai retrouvé chez lui pour des cours particuliers afin qu’il m’enseigne la gestion de mes efforts, il m’a dit en ces mots : « courir c’est s’asseoir » J’ai déjà passé plus de 10 heures avec lui mais il me semble que je n’ai pas encore acquis les bases de son enseignement car ici, sur le chemin plat après Dourbie, mes jambes ne savent pas se déployer avec la dynamique nécessaire au moindre effort. Eh oui courir ça s’apprend même à 70 ans !
Enfin une côte bien raide et cette fois nous abordons le côté ludique et technique de la course. Nous sommes en forêt et progressons sur un tracé sinueux sur le versant sauvage des hautes rives du Trévezel, en montée et en descente, rarement à plat. Les marches sont hautes et glissantes et de l’eau suinte entre grottes et rochers.
J’aimerais me trouver là, seul ou accompagné par un ami aussi fou que moi, la nuit du nouvel an. J’ai beaucoup lu sur la Barkley, à cet endroit les frissons ne sont pas loin. Je pense aussi à Tolkien et au seigneur des anneaux.
Juste avant la descente qui tarde vraiment à venir je reconnais le passage abrupte équipé de cordes fixes- Ouf Trèves n’est plus loin- on longe la rivière Trévezel – passage humide escarpé et tortueux en montée et en descente- enfin la route et le village- Je n’ai plus de jambes et un syndrome de l’essuie-glace au genoux droit- Je paye le manque de foncier (de km et d’heures d’entrainement) mon corps si docile d’habitude me le fait savoir – Ravitaillement – une soupe chaude au riz- une friandise aux amandes – de nouvelles flasques d’eau de quinton- un peu de vitamine C- et c’est parti pour la portion ‘’Trèves Cantobre ‘’– Le terrain est plus sec plus aride et dégagé et si les sentiers sont plats sur la carte 50% du dénivelé se découvre en plus sur le terrain, entre deux courbes de niveaux de 10m chacune. C’est là la surprise de la course des Hospitaliers… c’est dur, c’est long et je me traine. Petit encouragement, je double encore un groupe. Ils sont jeunes à peine plus de trente ans – pas même l’âge de mes enfants, je suis rassuré.
Je connais le paysage, je passe ici pour la cinqième fois mais je me laisse encore surprendre, un vallon en cache un autre.
J’attends avec impatience la montée définitive sur le plateau au-dessus de Cantobre, mais à chaque détour de chemin, mon espoir se perd dans les méandres de la garrigue épineuse au-dessus de cette vallée resserrée ; ça y est je vois enfin St Sulpice en face, nous allons grimper. J’aime, mais mon moteur cale. Je dois faire une pause – le groupe me double mais je les rattraperai – C’est le cas sur le plateau, il fait clair – 11h10 de course, nous allons redescendre sur Cantobre. Il faudrait courir, me laisser glisser sur la musique de mes pas et de ma respiration inspirée de la marche consciente de Daniel Zanin, un adepte de la marche Afghane- Mes pratiques qui fonctionnent si bien et me portent vers la sérénité sur des routes bien plus longues sont oubliées – peut-être ne suis-je pas encore dans le dur ? A l’heure où j’écris ces lignes je me dis qu’il me reste du chemin à faire. Je vais en parler à mon professeur Olivier… Le vallon de Cantobre est sous mes pieds, au détour d’un rocher Mon fils Quentin m’attend. On descend, on cavale entre les anciens jardins, on traverse la rivière et c’est l’escalade sur le village. Arrivée merveilleuse, souvenir émouvant de 2017 ou je débouchais en pleine forme sur la petite croupe rocheuse juste avant le dernier ravito et les crêpes préparées pour nous, rien que pour nous. Bise à la petite famille, à mes petites filles si enthousiastes à l’idée de voir surgir des profondeurs leur papa et grand-père. Je passe un peu de temps avec eux, avec elles, qu’importe le temps passé. Je vais finir à la frontale, le chemin est vertical (il faut mettre les mains dans les côtes mais la journée va se terminer par la fête et la satisfaction de boucler encore une fois ma course tant chérie – J’ai moins mal, je monte correctement, la descente sur Nant n'est pas facile mais j’assure à peu près et reprends un vrai plaisir sur les dernières portions de plat et de montées de la toute fin du parcours.
J’ai toujours aimé les surprises et c’est vrai que j’ai un certain goût pour la compétition et les honneurs. Quand je me suis inscrit sur la course je rêvais secrètement d’améliorer mon temps de 2018 et de venir ainsi à coup sûr faire un podium en explosant le temps normal de ma catégorie. Mais une chute bégnine a contrarié mes plans, et, avant le départ je savais bien, au fond de moi que le manque de sommeil et d’entrainement me pénaliseraient. Et puis, sachant qu’aux Hospitaliers les podiums sont organisés pour 18h, je m’étais fait une raison – J’arrive donc sur la place de Nant à 19h10- Il y a encore un peu de monde dans le public et j’entends : Bravo au grand-père de Nina (qui est ma petite fille) – je franchis le portique d’arrivée et là on m’invite, me questionne sur ma course que je ne trouve pas glorieuse loin de là mais : je suis le premier de ma catégorie (pas dur j’étais tout seul) et cerise sur le gâteau, je suis le doyen de la course. Je reçois le trophée du challenge Bernard Filleul et la visite du fils du président (car il est décédé récemment) mon nom sera donc gravé dans l’histoire de la course et sur la pièce de bois. Je reçois ces honneurs avec un réel bonheur et une émotion dont je me souviendrais longtemps. Dans le monde du trail les gens parlent souvent de ce qu’ils ont vécu à la diagonale des fous sur l’ile de la réunion – Je n’ai aucun doute sur leur ressenti mais il me semble que le Festival des Hospitaliers qui n'a pas le prestige et de célèbres champions n’a pas grand-chose à leur envier. De ma place de coureur cette fête ouvre le cœur des gens du pays, c’est un évènement qui crée du lien et nous fait un bien fou. Merci à vous tous, gens de l’Aveyron et cévenols de m’avoir accueilli sur vos terres- Je reviendrai avec plaisir l’année prochaine.

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Line R.
Finisher Trail des Hospitaliers - 75 km

Très bon moment, merci à l'organisation pour cet évènement et aux bénévoles qui nous ont soutenus par des mots, des sourires, des encouragements tout le long de notre défi 🙏👏👏

Daniel B.
Finisher Trail Larzac-Dourbie - 29 km

Très belle préparation des bénévoles ,très joli parcours .Merci au autre trailleurs de m'avoir porter secours suite a des crampes . Milles merci à tous les organisateurs et aux bénévoles, je reviendrez. Daniel B

wilfrid r.

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Nicolas M.
Trail des Hospitaliers - 75 km

Aurelie Bouron
Milles bravos
Tu l as fait
Félicitations

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